Délices et supplices d'Anaïs

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Il n'y a pas d'émancipation féminine sans une libération de la sexualité de la femme, laquelle est fondamentalement une bisexualité et une sensualité polyphonique [...] Nul, mieux que Colette, n'a saisi combien la vie érotique est dominée par les pulsions, d'une part, et par les liens à l'objet ou au partenaire, de l'autre. Nul, mieux qu'elle, n’a su écrire comment la liberté d'une femme ne se conquiert qu’à la condition de s'arracher et à ses pulsions et à l'autre ; et cela, moins pour accéder à une fusion mystique avec le Grand Autre, que pour s'immerger dans un orgasme singulier avec la chair du monde. Lequel la fragmente, la naufrage et la sublime. Et où il n'y a plus ni moi ni sexe, mais des plantes, des bêtes, des monstres et des merveilles : autant d’éclats de liberté. Jamais au-delà du sexe, mais toujours à travers la sexualité, par une exaltation orgasmique du moi dont la souveraineté s'achève dans une joie aux limites de l'extraordinaire, du monstrueux. Telle est la jouissance de Colette, continue et éparse, infinie et sensuelle : elle comprend la décharge phallique virile sans se limiter à son battement ; elle se prolonge en vibrations infinies dans les recels de l'Etre, qu'elle s'approprie par l'alphabet de son style fleuri. Indissolublement sens et sensation, l'inimitable écriture de Madame Colette est une véritable transsubstantiation de son corps.

Le texte n'est pas de moi, je ne sais plus où je l'ai trouvé, mais il me plaisait.

Bises félines

Anaïs 

Sam 14 aoû 2010 Aucun commentaire